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L'autre patrimoine du Canada

Le Canada, ce n'est pas que l'été indien, le sirop d'érable, les prairies de l'Alberta ou le château de Frontenac. Son patrimoine ne se résume pas non plus uniquement à ses ressources naturelles.

La richesse du Canada, c'est aussi son bilinguisme, puisqu'on parle de la francophonie cette semaine.

Pour faire simple, historiquement, au Nouveau Brunswick, ce sont "nos ancètres" les Acadiens qui sont francophones. C'est une minorité représentant environ 24% de la population Canadienne et au Nouveau Brunswick, le ratio atteignait 32.8% lors du recencement officiel de 1991.

"Les Acadiens du Nouveau-Brunswick ont la réputation de parler le chiac, ce parler urbain mélangé de français, de vieux français et d'anglais. Il s'agit en réalité d'une variante du français acadien et circonscrit surtout à Moncton, une ville où un Acadien sur cinq abandonne sa langue maternelle. Le parler français acadien traditionnel, appelé aussi le franco-acadien, est parlé sur la côte est du Nouveau-Brunswick et tout le tour de la baie des Chaleurs, y compris au Québec. Il existe aussi un parler mi-acadien mi-québécois au nord de la province, notamment dans la ville d'Edmunston et ses environs. Le chiac est généralement perçu comme un symbole de l'aliénation linguistique reflétant le contact avec l'anglais, mais il constitue aussi une sorte de «ghetto linguistique» qui peut aller jusqu'à isoler les Acadiens des autres francophones. Aujourd'hui, l'écart entre le français acadien et le français standard est de plus en plus ressenti comme une inadéquation entre la réalité sociolinguistique et la norme requise en situation formelle. En général, les Acadiens parlent un «français acadien» dans lequel on trouve un français relativement standard, avec un accent particulier, ainsi qu'un certain nombre d'archaïsmes et d'anglicismes." (1)

L'égalité des communautés linguistiques officielles est-elle un leurre?

correctionLe problème va sûrement au-delà du budget alloué pour promouvoir les efforts. Mais une chose est certaine, il faut encourager cette mixité. 

L'exemple de l'enseignement est intéressant à plus d'un titre, car je suis sûr que c'est à l'école que l'on peut insufler aux générations futures la fierté de faire partie d'une nation ouvertement bilingue.

Reste à savoir la place que l'on veut réserver à chacune des langues. En tout état de cause, le français, ici comme ailleurs, n'est pas la langue des affaires, mis à part dans quelques rares entreprises "Acadiennes" où l'on réserve une place préfentielle au français, donc doit-on laisser l'anglais aux affaires et le français à la culture? Ne dit-on pas " l'exception culturelle française "? Rendons-nous à l'évidence, le français ne peut pas lutter contre l'anglais, ni même le chinois ou encore l'arabe.

Les enjeux sont richesse et diversité du patrimoine culturel des canadiens dans le contexte de la mondialisation. Le principal défi se situe au niveau de l'éducation pré-universitaire afin que le jeune se forge une culture bilingue solide et pérenne. Afin de se construire pleinement, il est important que l'enfant reçoive une éducation linguistique de qualité.

A Moncton, beaucoup de parents anglophones font étrangement le choix de mettre leurs enfants à l'école francophone, pour leur apporter ce petit plus qui leur sera utile plus tard. C'est donc que les citoyens ont confiance en l'avenir du bilinguisme et donc sont conscients de ce qu'il apporte. Une étude vient d'être publiée faisant paraitre que le francophone est davantage rémunéré (sauf pour le NB, dommage pour nous!) et qu'il aurait un taux d'embauche supérieur. lien vers l'article. Les écoles anglophones, quant à elles proposent l'immersion en français, un système qui met l'accent sur le français.

Mettre l'accent sur la diversité culturelle au sein des écoles et collèges, cinéma en langue française, expositions, échanges tout en veillant à la qualité du français proposé.

Le Bescherelle est le livre de référence ici aussi, mais son usage est limité.

C'est un travail de longue haleine qui ne peut produire des résultats dans le temps que lorsqu'une nouvelle génération sera à même de fournir un service de qualité en français, donc qui aura reçu une éducation de qualité. 

Persévérer dans le double affichage. Instaurer une autorité de supervision ou de surveillance de la langue française et de son utilisation afin de limiter les abus commerciaux qui par la mauvaise qualité du service fourni par des entreprises peu scrupuleuses nuisent à la langue française, à sa réputation, etc. Un exemple flagrant est celui d'une gérante de magasin local avec qui nous avons discuté et qui fait traduire ses affiches de vitrine à Montréal. Un massacre.

Évalue-t'on le candidat au poste en charge de la promotion de la langue dans l'entité responsable? Instaurer un système de notation "public" des organisations en charge de délivrer les publications en français (sociétés de traduction, etc.). L'évaluation professionelle (certifications professionnelles) est un phénomène très répandu dans le monde des affaires anglo-saxon, mais il ne semble bizarrement pas s'appliquer dans ce domaine de traduction officielle.

Il faudrait que le français soit autant présent que l'anglais dans la vie de tous les jours. Il convient de ne pas marginaliser le français pour lui assurer la même importance aux yeux des citoyens.
Encourager de façon visible la mixité linguistique en tous lieux.

De même, il ne faut pas diaboliser telle ou telle langue et donc veiller à ce que chaque minorité puisse s'exprimer dans sa langue sans être jugé.

Les Néo-Brunswickois ont été invités à se prononcer sur ce qu'ils veulent faire de leurs langues officielles, dans le cadre de la révision décennale de la loi sur les langues officielles, question d'identité nationale appliquée au quotidien. Nous les encouragerons dans cette croisade pour le développement durable de cette richesse.

C'est un sujet délicat, l'opinion publique a regretté que les discussions aient été tenues à huis clos et très peu de choses ont filtré des entretiens.

La Ville de Moncton, officiellement bilingue, fait preuve de bonne volonté. Les conseils municipaux sont retransmis à la télévision locale dans les deux langues, sur deux canaux différents. Les intervenants, s'expriment dans la langue de leur choix, et sont traduits simultanément pour le téléspectateur. En réalité, les intervenants s'expriment dans leur langue maternelle par facilité, par esprit de différenciation et basculent dans l'autre langue s'ils ne trouvent pas le vocabulaire ou que leur interlocuteur ne le comprenne pas comprendre. Lors du dernier conseil municipal, une élue anglophone parlait en anglais, puis terminait son intervention par une phrase en français. Bon, inutile de dire que pour le téléspectateur, cela paraissait plutôt confus. Ce ne semble pas être une approche très constructive. Le travail du traducteur simultané dans ces conditions n'est pas aisé. Ce qui en résulte est une image médiocre  pour le citoyen. Je verrai davantage un accord chronométré et égalitaire sur l'usage d'une langue ou l'autre.

Si vous avez 5 minutes de plus, j'aimerais vous rediriger vers cette page qui décrit un peu plus cet équilibre précaire.

(1) http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/amnord/nbrunswick.htm

Une délegation du Nouveau Brunswick est présente en République Démocratique du Congo, tout comme le Québec. Enfin, souhaitons que le gouvernement provincial se fournisse les fonds nécessaires à l'application de la loi, ce qui d'après les associations ne serait pas le cas. Le problème est donc le même partout !

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From Lewisville to Harrisville
Francophone mais pas français